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== Conditions de vie ==
== Conditions de vie ==
Les prisonniers qui s'y retrouvent sont des individus des deux sexes, de tout âge. Le quartier des mineurs est isolé de celui des adultes. Les hommes et les femmes sont également séparés.  
Les prisonniers qui s'y retrouvent sont des individus des deux sexes, de tout âge. Le quartier des mineurs est isolé de celui des adultes. Hommes et femmes sont également séparés.  


S'il s'agit essentiellement de personnes condamnées à des peines correctionnelles de moins d'un an, la prison de Bicêtre accueille également des condamnés à une peine plus longue qui souhaitent rester à Amiens, si ces derniers sont en capacité d'assumer les frais de nourriture et d'entretien.  
S'il s'agit essentiellement de personnes condamnées à des peines correctionnelles de moins d'un an, la prison de Bicêtre accueille également des condamnés à une peine plus longue qui souhaitent rester à Amiens, si ces derniers sont en capacité d'assumer les frais de nourriture et d'entretien.  

Version du 5 mai 2023 à 18:36

La prison de Bicêtre est un ancien lieu d'enfermement, situé rue du Bicêtre.

Son nom, commun à plusieurs maisons de correction en France, fait référence à l'hôpital général Bicêtre, créé à Paris en 1656.

Création d'un dépôt de mendicité

L'établissement de Bicêtre est construit au début des années 1780 afin de devenir un lieu d'enfermement. Alors que les travaux ne sont pas encore achevés, le dépôt de mendicité accueille ses premiers mendiants et vagabonds, en provenance des dépôts de Saint-Denis et de Soissons, le 7 juin 1782.

Le bâtiment échappe, de peu, à un incendie le 22 janvier 1789.

Transformation en maison de correction

Au fil des années, le dépôt de mendicité accueille de plus en plus de condamnés. Déserteurs, "aliénés", prostituées remplacent progressivement les mendiants.

Le 16 frimaire an IV (7 décembre 1795), un arrêté transforme officiellement le dépôt de mendicité en une maison de correction. Y sont envoyés les personnes condamnées à des peines correctionnelles inférieures à un an, ainsi que les mineurs.

En 1809, Bicêtre accueille, durant quelques mois, des condamnés criminels et est provisoirement transformée en maison de force et de correction. Elle reçoit également, jusque dans les années 1840, des malades et des "aliénés".

À partir du Second empire, elle retrouve sa vocation de maison de correction en n'accueillant à nouveau que des condamnés à de courtes peines.

Fonctionnement

L'organisation du personnel pénitentaire est proche de celle existante dans les dépôts de mendicité de l'Ancien Régime.

Un économe dirige l'établissement. À partir de janvier 1842, la prison accueillant désormais près de 200 places, c'est un directeur qui est nommé. Un commis assiste le personnel de direction. La garde des détenus est réalisée par un concierge et 3 gardiens. Un aumônier y tient également office. Un médecin, assisté par un étudiant de l'École de Médecine d'Amiens, soigne les détenus. Un commissionnaire gère les achats en lien avec le travail des détenus. Un maître perruquier est chargé de raser les barbes et couper les cheveux.

Des détenus se voient confier des responsabilités dans les ateliers, l'infirmerie, voire dans l'instruction des enfants.

Durant la Restauration, la prison accueille une centaine de détenus. Ce chiffre double à partir des années 1830.

Conditions de vie

Les prisonniers qui s'y retrouvent sont des individus des deux sexes, de tout âge. Le quartier des mineurs est isolé de celui des adultes. Hommes et femmes sont également séparés.

S'il s'agit essentiellement de personnes condamnées à des peines correctionnelles de moins d'un an, la prison de Bicêtre accueille également des condamnés à une peine plus longue qui souhaitent rester à Amiens, si ces derniers sont en capacité d'assumer les frais de nourriture et d'entretien.

Christian Carlier cite, dans son article "De la maison de correction à la coloniepénitentiaire. Les enfants délinquantsà Amiens sous la Monarchie de Juillet", un rapport de la commission de surveillance des prisons qui expose les conditions de coucher en 1838 : "les valides couchent sur la paille qui est exactement et rigoureusement renouvelée suivant les termes du règlement de la maison, qui est le même que ceux des maisons de correction en général, chaque condamné a un lit séparé, composé d’une paillasse, d’un traversin de paille, d’une couverture de laine en été et de deux en hiver, les malades ont un ou plusieurs matelas suivant la gravité de leur maladie" et de repas : "ils ont chaque jour un pain du poids d’une livre et demie, un bouillon de soupe grasse d’un litre, les condamnés travailleurs ont en outre une portion de 2 onces et demie de viande cuite, en raison du plus ou moins de travail qu’ils ont exécuté. Les condamnés malades ont un régime alimentaire particulier qui est déterminé comme dans les hôpitaux civils".

Les détenus peuvent travailler. Dans ce cas, ils reçoivent directement un tiers du fruit de leur ouvrage, un autre tiers est provisionné pour être récupéré au moment de leur sortie. Le dernier tiers revient à l'administration de l'établissement.