Couvent des Augustins

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Etablissement religieux fondé à Amiens au début du XIVème siècle et dissout en 1790.

L'ordre s'y établit suite à la donation du terrain "hors les murs" situé près de l'Avre et du canal du Hocquet par le chevalier Jean de Fallevy en 1301, donation confirmée par son fils en 1307.

En 1348, suite au siège du faubourg Saint-Michel par Charles-le-Mauvais, roi de Navarre, le couvent est incendié et deux religieux sont tués, six sont faits prisonniers. Dès lors, les Augustins s'installent à l'Hôtel d'Espagny mais, suite à un contentieux avec le Corps de Ville, ils s'en retournent à leur habitation originelle.

Le cloître est élevé dès 1386 ainsi que l'église-halle orientée à deux nefs, achevée en 1417 après que la Ville ait concédé un morceau de la rue afin de construire un pignon et deux pilastres en façade. Au sud, le bas-côté est un remploi des anciennes constructions de 1309. Consacrée en juin 1426 à Saint-Julien-le-Martyr, elle perd son vocable en 1629 pour prendre celui de Notre-Dame-de-Foy, du nom d'une image vénérée qu'elle renferme désormais. L'édifice est ensuite richement orné, lambrissé sous Louis XIII, et la reine Anne d'Autriche ainsi que sa Cour, viennent régulièrement y prier durant le siège d'Arras en 1640. Le cardinal de Richelieu offrira notamment les tableaux destinés à garnir le choeur.

Dans la chapelle voisine, il est à noter la présence d'une représentation de Saint-Fiacre, sculptée par Nicolas Blasset. L'abbaye contient en outre de nombreuses reliques dont un morceau de la Vraie-Croix.

En 1597, ce lieu est le siège d'un complot réunissant des bourgeois amiénois et visant à bouter les Espagnols hors de la ville. Avertis, ceux-ci déjouèrent le complot, pendirent un moine augustin, Jacques Cordelon et firent prisonniers plusieurs autres religieux.

Le couvent est vidé en 1790 et les biens sont liquidés en 1791. Deux entrepreneurs (Gensse et Duminy) s'en portent acquéreurs et y établissent une manufacture de draps qui fonctionne jusque 1837, époque où l'ensemble des bâtiments est rasé. Sur son emplacement, on y percera la rue Neuve des Augustins, future rue Jean XXIII.

De nos jours, on peut voir le remploi d'un vestige du porche monumental en pierre de taille de l'abbaye, aligné sur l'actuelle rue des Augustins, face à la rue Dupuis.

(Sources: Louis-François Daire, Histoire de la ville d'Amiens depuis son origine jusqu'à présent, 1757; Hyacinthe Dusevel, Histoire de la Ville d'Amiens, des Gaulois jusqu'en 1830, 1832 et Frères Duthoit, Le Vieil Amiens dessiné d'après nature par Aimé et Louis Duthoit, 1874).

Illustrations et représentations anciennes : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/notices.php?x=a%3A0%3A%7B%7D&limit_index=4681