Marie sans chemise

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Celle que tous les Amiénois nomment Marie sans chemise, porte en fait officiellement le nom d'un ancien maire d'Amiens Louis Dewailly qui dans son testament du 12 février 1892 légua 25 000 francs à la commune pour l'édification de cette horloge. C'est quatre ans après le décès de Louis Dewailly, le 2 avril 1892 que l'horloge vue le jour.

Ce fut l'architecte Émile Ricquier qui fut désigné pour dessiner la structure du monument alors que le sculpteur Albert Roze devait l'orner d'une de ses oeuvres. Les deux hommes se reprochèrent mutuellement les retards.

L'horloge fut finalement mise en marche à partir du 4 août 1896, sans la statue d'Albert Roze, le mécanisme comprenait trois cadrans éclairés, à la nuit tombée, par des lampes à gaz.

Le système d'horlogerie montra vite ses limites, l'éclairage au gaz créant de la condensation le mécanisme s'oxyda et la ferronnerie fut attaquée par la rouille.

Le 17 novembre 1898, la statue, une jeune femme évoquant le printemps avec une branche de pommier en fleurs à la main rejoint l'horloge et la réception définitive des travaux fut acceptée par le conseil municipal. Les Amiénois baptisèrent l'oeuvre d'Albert Roze "Marie sans chemise". Le modèle de "Marie" dont la légende disait que c'était une ouvrière du est très certainement pour le corps - par correction bourgeoise sans le visage - l'épouse du notaire Alexandre Jarry dont le nom de jeune fille était Marie Boulet, et pour le visage la propre nièce d'Albert Roze Herminie Lejeune.

Cependant, les pannes régulières de l'horloge provoquaient l'ire des habitants. Selon le constructeur du mécanisme d'horlogerie, « La combustion du gaz dans la sphère qui contient les cadrans dessèche l’huile, favorisant l’oxydation du mécanisme. Un démontage et un nettoyage s’imposent annuellement »

Le 27 juin 1900 l'éclairage au gaz fut remplacé par un système électrique alimenté par la Station Centrale d’Électricité d’Amiens. La dégradation de la ferronnerie restait pourtant préoccupant aussi en 1921 le conseil municipal décida la mise en peinture des parties métalliques et le remplacement des cadrans brisés lors des attaques allemandes de 1918.

En 1930 un certain M. Roger qui remettait la pendule à l'heure et remontait le système à poids - du vu son grand age abandonner cette mission. Le système d'horlogerie devint lui aussi électrique avec un système fourni par les établissements Flinois et Roussel horlogers rue des Sergents

Marie sans chemise ne souffrit pas des bombardements de la Seconde Guerre mondiale, mais à partir de 1949 elle subit les attaques d'André Sprécher. Journaliste au Courrier Picard - Sprécher avait pris en grippe l'oeuvre d'Emile Ricquier «Qui libérera Marie-sans-Chemise de l’effroyable verroterie nègre qui la déshonore ?» Après une campagne acharnée, il obtint le démontage de l'horloge qui se retrouva dès lors abandonnée en plein air au dépôt de Beauvillé. L'horloge fut découpée par des pilleurs et vendue au prix de la ferraille. La statue elle vu son poids, ne fut pas volée et fut finalement réinstallée en mars 1965 (photo ci-après) par les services de la ville sur la place entre la rue Dusevel et la rue des Sergents.

En 1999 la ville vota la construction d'une réplique de l'horloge.


Marie sans chemise de nos jours


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